Le protocole créé par Google longtemps intitulé « HTTP-over-QUIC » est officiellement renommé HTTP/3. Ce changement de nom est loin d’être anecdotique, car il s’accompagnera vraisemblablement dans un futur proche de son officialisation dans le standard HTTP. Dans cet article nous vous expliquons à quoi il correspond techniquement et les impacts auxquels vous pouvez vous attendre sur votre performance web.
TCP/2 plutôt que HTTP/3 ?
La nouveauté principale apportée par HTTP/3 c’est la possibilité d’utiliser QUIC plutôt que TCP pour échanger des messages HTTP. Qu’est-ce donc que le protocole QUIC ? Et qu’a-t-il de plus que nos bons vieux TCP et UDP ?
TCP c’est le protocole de la couche transport le plus utilisé de nos jours en raison de sa fiabilité. En contrepartie, il s’accompagne d’une certaine lourdeur dans les phases d’établissement de connexion. UDP quant à lui n’apporte aucune garantie de fiabilité, mais n’a pas de phase d’établissement de connexion. QUIC est en quelque sorte une version de UDP plus complète, dont les garanties : fiabilité, vérification des erreurs, ordres des paquets sont équivalentes à celle de TCP. De plus le protocole TCP comporte de nombreuses fonctionnalités qui n’ont plus vraiment de sens de nos jours, et qui l’alourdissent inutilement.
« QUIC win » pour la performance web?
D’un point de vue de la performance de vos pages web, les gains principaux se situeront à deux niveaux. D’une part, la phase d’établissement de connexion sera supprimée ce qui aura tendance à améliorer le temps de connexion (premier segment sur l’exemple appYuser) ainsi que le temps d’affichage (quatrième segment), notamment sur les sites qui utilisent de nombreuses ressources externes. D’autre part, les connexions ne seront plus tout à fait indépendantes les unes des autres, ce qui aura tendance à optimiser la bande passante du poste client. Ceci permettra à la fonctionnalité de multiplexage d’HTTP/2 (que nous vous présentions ici) de fonctionner de manière encore plus efficace.
Extrait de notre application de supervision des performances web appYuser
Il est encore trop tôt pour se prononcer sur la complexité de sa mise en place. Aujourd’hui c’est faisable facilement sur certains cas spécifiques, mais on est encore très loin de l’adoption grand public. Sur les 10 millions de pages les plus consultées du web seulement 1,2% sont compatibles HTTP/3 + QUIC (d’après W3Techs). On notera toutefois que les équipes de Facebook ont été les premières à le mettre en place et que les navigateurs Chrome et Opera supportent déjà ces protocoles.
En conclusion, cette nouvelle version de HTTP est un pas de plus vers un web rapide et promet déjà des gains impressionnants !
Sources :