Vous l’avez peut-être déjà remarqué, depuis octobre 2019, l’onglet vitesse a fait son apparition sur la Google Search Console. Cet onglet liste les pages « lentes » de votre site. C’est une métrique indispensable pour le SEO car comme nous le savons, les pages trop lentes sont pénalisées en termes de référencement naturel. Dans l’article d’aujourd’hui, nous détaillerons le fonctionnement de ce nouveau module et nous vous en proposerons une analyse.
Que contient le rapport vitesse de la Google Search Console ?
Google définit trois vitesses de page : lente (en rouge), moyenne (en orange) et rapide (en vert). L’écran principal du module de vitesse présente le nombre de pages dans chacune des catégories en fonction du temps. Une page lente sur mobile ne l’est pas forcément sur desktop. Les données sont donc réparties dans deux graphiques différents.
En cliquant sur « Ouvrir le rapport », vous pouvez accéder à une vue plus détaillée des données. Ce rapport vous permet de filtrer selon la catégorie de vitesse sur laquelle vous souhaitez avoir plus de détails. Notamment, vous pourrez identifier la raison pour laquelle chacune de vos page est considérée comme lente.
Comment Google mesure la vitesse de vos pages ?
Google se base sur deux mesures pour qualifier vos pages.
- Le First Contentful Paint, FCP : temps entre l’instant où l’internaute essaie d’accéder à l’URL et l’instant où le navigateur affiche la première image.
- Le First Input Delay, FID : délai entre la première interaction de l’internaute (clique sur un lien ou sur un bouton) et le moment où le navigateur répond à cette interaction.
Le tableau suivant permet ensuite de catégoriser vos pages.
Rapide | Moyenne | Lente | |
---|---|---|---|
FCP | < 1 s | < 3 s | >= 3 s |
FID | < 100 ms | < 300 ms | >= 300 ms |
C’est toujours la métrique la plus « lente » qui aura le dernier mot. Si par exemple, le FCP vaut 2s, ce qui correspond à une vitesse moyenne et le FID vaut 500 ms (vitesse lente). Alors, la page sera considérée comme « lente » dans le module.
Utile ou non ?
Les points positifs
- Le module est basé sur les requêtes d’utilisateurs réels. Ces données sont plus pertinentes que si on se basait sur des requêtes synthétiques ou bien sur des métriques qualitatives.
- Il facilite la propagation du sujet web performance dans les organisations. Son introduction va sans aucun doute permettre de sensibiliser tous les acteurs du site web à la performance web et à ses impacts sur le SEO et plus généralement sur le business.
- Il permet facilement d’apprécier l’évolution du niveau de performance de votre site.
Les points négatifs
- On ne sait pas comment Google intègre les données de performance web dans son algorithme. Nous sommes certains que les pages les plus lentes sont pénalisées. On ne sait cependant ni ce qui définit une page lente ni la sévérité de la pénalité. Il parait probable que les pages lentes dans la Search Console seront également lentes pour l’algorithme. Cela n’a pour le moment pas été confirmé et ne le sera peut-être jamais.
- Ce module ne contient que les données de Chrome. Les données obtenues correspondent donc à un échantillon de la réalité. Un échantillon qui n’est d’ailleurs pas représentatif. En effet, les études montrent (cf. exemple ci-dessous) que les performances des navigateurs ne sont pas les mêmes selon les tâches qu’on leur demande d’accomplir. Se concentrer sur un seul navigateur c’est donc un mauvais point de départ pour une analyse représentative et pertinente.
- Il y a une audience minimale à avoir sur votre site, sans quoi vous ne pouvez pas utiliser le module.
- Les données de performance obtenues ne sont pas forcément en accord avec l’expérience utilisateur réelle. Pour une page nécessitant un traitement complexe, l’internaute sera prêt à attendre plus. On pourrait ainsi avoir une page dont les utilisateurs sont tout à fait satisfaits mais qui apparait rouge foncé sur la Search Console.
Verdict
En conclusion, ce rapport de vitesse est une bonne initiative et démontre bien la volonté de Google d’accélérer le web, mais aussi de contrôler de plus en plus la qualité des sites et de les pénaliser si nécessaire. C’est un bon outil pour se faire une idée du niveau de performance de votre site. Toutefois, la pertinence des données remontées est discutable et la corrélation avec un vrai outil de type Real User Monitoring sera sans doute indispensable.
Sources :
- A deeper look at Google Search Console Speed Reports par SearchEngineLand
- Performance Comparison of web browsers par Webfx