Internet nous semble virtuel. En réalité la masse d’énergie utilisée pour son fonctionnement est considérable et son empreinte écologique loin d’être négligeable. Comment proposer des sites plus écolos ?
10 Milliards de mails c’est 50 GigaWatt-Heure, l’équivalent de 15 centrales électriques pendant 1h, ou 4000 tonnes de pétrole soit 4000 allers-retours Paris-NY en avion. Tout ça pour une heure de mails sur les réseaux mondiaux !
A chaque fois que nous naviguons sur Internet ou que nous utilisons un service web, nous utilisons des data centers « centre de traitement des données en français ».
Ces data centers, du fait de leur taille et de leur alimentation en électricité 24h/24, sont très gourmand en énergie. Certains d’entre eux situés aux Etats-Unis consommeraient ainsi l’équivalent d’une ville de la taille de Strasbourg ou Bordeaux et l’ensemble des services internet représenterait 2% des rejets de CO2 à l’échelle mondiale.
Comment réduire cette pollution cachée ?
L’idée première est donc de réduire la consommation énergétique de ces équipements en améliorant le rendement du matériel utilisé. Les technologies progressent et ces équipements seront de moins en moins consommateurs dans le futur. Mais comme en même temps le volume de données double tous les ans, la consommation globale d’énergie ne va cesser d’augmenter ! Il est donc nécessaire de trouver d’autres solutions.
Et si un des axes d’amélioration résidait dans l’optimisation des applications web et du transfert de données ?
Vous déménagez de Lille à Marseille, il ne vous viendrait pas à l’idée de louer une Twingo et de faire 20 allers-retours pour amener vos meubles ? Vous louez un camion et vous optimisez au mieux le rangement de vos meubles pour ne faire qu’un trajet !
Eh bien c’est la même chose lorsque vous devez transporter des données d’un data center à un autre. Des règles qui permettent de limiter les allers-retours, de diminuer les contenus, la fréquence et les distances d’accès à ces contenus et ainsi les traitements serveurs. C’est de l’essence consommée en moins et du CO2 en moins !
Le tri des déchets a pris du temps dans notre pays mais les mentalités ont évolué. Il en sera de même pour tous ceux qui, aujourd’hui sont responsables de services web et qui ne se soucient pas suffisamment de la qualité des développements de leurs pages et services web.
Les acteurs du digital prendront conscience que des services rapides sont des services qui rendent une meilleure expérience utilisateur, de meilleures transformations commerciales et une bien meilleure image de la société. Si à cela on ajoute en plus une contribution écologique, alors probablement que ces acteurs commenceront à parler d’éco-conception dans leurs cycles projets.
Un grand nombre d’experts s’accorde à dire que les autoroutes de l’Internet vont devenir de plus en plus prisées, de plus en plus sécurisées, de plus en plus chères, et ne sont pas extensibles à l’infini. Il s’agit en effet d’infrastructures complexes, très onéreuses et qui pourraient uniquement être destinés à court terme à des privilégiés.
Acteurs du digital, si vous voulez faire parti de ces privilégiés il vous faudra peut-être un jour coller une vignette verte sur vos sites internet « Site non polluant ! ».
Avec un contrôle technique tous les ans sur le nombre de requêtes de vos pages (les fameux allers-retours), le poids des composants, la fréquence et la distance à laquelle vous allez chercher vos contenus.
Google a déjà inventé le label « Site trop lent » et en tient compte dans son algorithme de référencement.
Réagissons vite !
Apprenons simplement à nos équipes techniques et métiers, tous ceux qui contribuent à la conception et à la réalisation de nos services web qu’un site rapide c’est un site qui améliore la satisfaction des utilisateurs et qui en plus consomme moins ! Intégrons la notion d’éco-conception dans nos cycles projets.
Les bonnes pratiques existent, elles sont simples et lorsqu’elles sont intégrées très tôt dans le cycle de développement elles sont indolores. Alors pensons à vérifier les performances de nos services web pour améliorer la satisfaction de nos internautes et aussi pour limiter au maximum l’impact de nos services web sur l’évolution climatique !
Article publié dans le Journal Du Net ici